Dans la nuit du 20 au 21 septembre 1980, dans un phénomène climatique que l’on nomme de jours « Episode Cévenol » , 400 mm/m2 de pluie s’abattent sur les Hautes Terres du Velay oriental et du Vivarais , là où la Loire et ses premiers affluents prennent leur source. De ces vallées encaissées du flanc Ouest du Massif du Mézenc, des torrents d’eau, de boue et des arbres arrachés dévalent vers les plaines et les bourgs du Bassin du Puy en Velay. La Loire et ses affluents sortent de leur lit et envahissent les « Basses Terres ».
A Brives-Charensac, le bourg est le plus impacté, la digue est submergée. L’eau envahit le quartier urbanisé de Charensac. Emportant tout sur son passage, « L’imprévisible Loire » atteint rapidement les 6, 80 mètres au dessus de la côte d’alerte et la population, avertie seulement par le son de la sirène, se trouve piégée. Certaines personnes, dans l’attente des hélicoptères pour les hélitreuiller, sont obligées de monter sur le toit de leur maison inondée. Dans les rues, recouvertes de boue et de matériaux, les véhicules sont retournés et amoncelés contre des arbres. Le spectacle est désastreux. Sous le vieux pont et le pont Galard, les caravanes, les citernes défilent comme des jouets flottants. Des entreprises sont détruites. Quelque kilomètres en amont le pont du bourg de Coubon est pulvérisé. Dans les jours qui suivirent, un vaste élan de solidarité se mit en place pour aider les sinistrés.
Dans la mémoire collective, cette crue laissera des souvenirs douloureux, non seulement sur le plan matériel et financier mais surtout humain. Sept personnes, dont deux jeunes enfants, perdirent la vie au cours de cette terrible journée. Chaque année, une cérémonie rappelle à la population que ce fleuve, qu’Henriette Besson nomme « Douce Loire », peut avoir des caprices imprévisibles et dévastateurs.